C’est dans un espace strictement confiné que va avoir lieu l’excavation des terres polluées.
Jusqu’ici tout va pour le mieux, le chantier de dépollution de l’ancien terrain de la Sute se poursuit selon le calendrier déterminé avant le démarrage. « S’il est respec té au jour près, on devrait libérer les lieux pour le 15 septembre », confirme JeanMichel Hitzmann, diri geant de STD, l’entreprise spécialisée dans ce genre d’opération particulière et qui a remporté l’appel d’of fres pour ces travaux, au se crétaire général de la pré fecture, JeanFrançois Raffy, venu voir, ce mercredi aprèsmidi, comment ils se déroulent.
« Ça fait partie des chantiers assez complexes en mi lieu urbain », souligne le re présentant de l’État, qui ne manque pas de souligner l’implication, de la sur veillance du site dès 2009 jusqu’à la réalisation, en passant par les phases d’études et de préparation, des différences services tels que l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du loge ment), sans oublier d’asso cier la ville. Le service du déminage se trouve même représenté : « On ne sait ja mais ce qu’on peut trouver », glisse JeanFrançois Raffy.
S’il n’y a pas de retard, cela signifie « que l’on commen ce l’excavation et le traite ment des terres la semaine prochaine », garantit Jean Michel Hitzmann, les deux premiers mois ayant servi à préparer le terrain.
Pomper l’eau, filtrer l’air
Caché sous des bâches noires, on devine un immen se tas de matériaux retirés lors d’un préterrassement sur deux mètres de profon deur de la zone concernée. « Cela doit nous permettre de travailler avec de gros en gins à l’intérieur de l’espace confiné. » L’immense tente déployée (environ 11,5 m de haut) sur 1.500 m2 révèle qu’il n’est pas question d’opérer à l’air libre, même les camions en transit chargeront à l’inté rieur. Ce, afin qu’il n’y ait pas de polluants qui se répan dent dans la nature lors des manœuvres. Dessous la sur face se divise en deux par ties : une où l’on creusera pour retirer les terres souillées par la jusqu’à une profondeur de 6 m à certains endroits, se lon l’importance des poches de pollution préalablement repérées ; une autre pour les stocker.
Les buses ont été installées pour permettre de pomper l’eau, de l’ordre de 700 m3, contenue dans la nappe, avant traitement. « On bais se le niveau pour travailler à sec. » Ça dans le périmètre du bâtardeau posé par la so ciété Durmeyer pour empê cher toute infiltration. « Les grosses pluies qu’il y a eues nous ont prouvé que c’est parfaitement étanche. »
Ce sont 1.600 m3 de terre qu’il faut retirer afin de les reconditionner : une partie sur place, le reste aux PaysBas.
En place aussi, l’ensemble du système d’aspiration, avec deux extracteurs, et de traitement de l’air avec fil trage par charbon actif d’une capacité de 80.000 m3/ h. « Nous allons sous la tente renouveler six fois le volume par heure. » Fonctionnant à fond le jour, la puissance du dispositif sera réduite de moitié la nuit, afin de dimi nuer le plus possible les nui sances sonores. Jusqu’ici…
Des terres traitées aux PaysBas
Les terres excavées vont être traitées en deux étapes
Un maximum sur site, lors de la première, pour un réemploi immédiat. D’abord stockées sous tente, elles passent dans un ma laxeur. Le foisonnement mécanique contri bue à extraire les polluants gazeux, qui sont alors aspirés et passent dans les filtres à charbon actif. On recommence pour faire baisser la concentration en polluants jusqu’à ce que l’on ait trouvé « le point d’équilibre technicoéconomique. » L’avantage, c’est que cela réduit fortement le nombre de ca mions qui vont et viennent. Il faut évacuer les terres trop polluées pour bénéficier d’un reconditionnement in situ : la filière de traitement se situe aux PaysBas, faute d’installations industrielles pour le fai re disponibles à proximité. Une fois chauf fées par une opération thermique afin de séparer les polluants, elles deviennent réutilisables comme remblais.
FrançoisXavier GRIMAUDArticle paru dans le journal l’Est Républicain du 24 juillet 2014 (PDF 450 Ko)